La semaine dernière, je publiais sur mon blog un article sur la reconnaissance des génies musicaux du 20e siècle. Dans cet article, j'identifiais 7 points qui définissent le génie musical:
1. Le génie se manifeste tôt, avec aplomb. Mozart, Schuber,
Mahler, Strauss, Debussy, Stravinsky ont tous écrit un chef-d’œuvre
absolu avant 30 ans.
2. Le génie impose son langage, ses tournures. Il est toujours
aisé de le reconnaître. Le ton personnel s’impose. Quand il y a
hésitation, il s’agit souvent d’un épigone plagieur qui suit bonnement
le courant stylistique du moment.
3. La vie du génie est une lutte contre l’outrance qui le
bringuebale, la modération n’ayant jamais été le signe d’une nature
artistique vigoureuse. Pour le talent, tout est facile, pour le génie,
tout est combat. Il est commun de condamner ce qui dérange le plus. Le
génie dérange tout le monde , le talent étant une attitude spécifique,
le génie une attitude générale.
4. Le génie vit de son art. Mal, mais il en vit. Mozart,
Schubert, Mahler, Debussy, Stravinsky n’ont pas vécu d’autre chose que
de leur musique, même si, tel Mahler, ils ont donné dans
l’interprétation des autres, soit pour jouir d’un budget plus
confortable, soit, dans le cas de Mahler, parce que le génie se double
d’un vrai talent, en l’occurence de chef d’orchestre.
5. Le génie est reconnu par ses contemporains. Si ce n’est pas un
large public, au moins par un cercle de convaincus, un ami, un prince,
un mécène, un critique, un autre artiste.
6. Le geste du génie transforme, transmute, « rubifie »
dirait l’alchimiste. La langue est triturée, la forme malaxée, car le
génie, jamais, ne se repaît du matériau prodigué par le maître
précédent. Il y a une constation a posteriori : le génie implique la
nouveauté : il n’y a pas de génie sans innovation.
7. Le génie n’est pas oublié de l’Histoire. D’instinct, l’homme finit toujours par reconnaître ce qui lui est indispensable.
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